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Les devoirs : nécessaires, indispensables, utiles ou inutiles ?

  • Anne-Camille Khelalfa
  • il y a 2 jours
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Preuve d’un enseignement exigeant ou corvée du soir dont enfants et parents se passeraient bien… Indissociables du travail scolaire ou contre-productifs après une journée d’école… Gage de réussite et de rigueur ou perte de temps et d’énergie… Moyen de soutien ou source de conflits quotidiens… Les devoirs sont-ils nécessaires, indispensables, utiles ou inutiles ?


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Les devoirs en maternelle

En maternelle — Il est important de le rappeler, car certains enseignants ( rares heureusement !) donnent des devoirs en grande section — il est unanimement reconnu qu’ils n’ont pas leur place.


Les journées d’école sont déjà largement énergivores.


Ce n’est pas tant le contenu d’apprentissage qui fatigue les enfants, mais ce qu’implique une journée en collectivité : bruit, conflits, manque des parents, règles, contraintes…

En rentrant à la maison, les petits ont surtout besoin de se ressourcer : lien, jeu, détente et plaisir partagé avec les parents.


Quant aux parents d’enfants de maternelle qui ont la volonté de travailler avec leurs enfants le soir ou en dehors de l’école (et de manière trop importante), sachez une chose : si le temps de travail est déjà accompli hors de la maison, la classe devient, le plus souvent et de manière inversée, un espace et un temps de jeu. Une sur-sollicitation cognitive n’est pas adaptée à leur niveau de maturation cérébrale. L’enfant opère, inconsciemment et instinctivement, une réadaptation de ses besoins.

 

Et après la maternelle ? Les devoirs à l’école primaire.


Le cadre légal


Une circulaire du 29 décembre 1956 interdisait déjà les devoirs écrits à l’école primaire :

« Aucun devoir écrit, obligatoire ou facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe. »


Aujourd’hui, l’interdiction repose sur la loi d’orientation n°2013-595 du 8 juillet 2013, qui précise que la réforme des rythmes scolaires permet de rendre effective l’interdiction des devoirs écrits à la maison pour les élèves du premier degré.


En résumé : peut-on donner des devoirs à un élève du primaire ?


Oui, mais pas de travail écrit.


« Un enseignant ne peut pas donner à ses élèves un travail écrit à faire en dehors de la classe. Les devoirs peuvent être un travail oral (lecture ou recherche, par exemple) ou des leçons à apprendre. »



D’un point de vue pédagogique


Nous-même, en tant qu’adulte, dont la maturation cérébrale est achevée, éprouvons, après une journée de travail, de formation, de sollicitations ou de réflexions intenses, une fatigue psychique qui rend difficile une remise au travail le soir. Ou bien au prix d'efforts conséquents et d’un rendu d’une qualité relative.


Ceci est donc encore plus vrai pour un enfant.


Le processus d’apprentissage nécessite également un temps de “digestion”, un temps sans sollicitation, qui permet une remobilisation ultérieure plus efficace.


Enfin : Un parent fatigué est-il le meilleur professeur pour un enfant fatigué ?


Pour les familles qui vivent quotidiennement les conflits liés aux devoirs, la réponse semble évidente.


De plus :

  • Tous les parents ont-ils les compétences pédagogiques d’un enseignant ?

  • Tous les enfants sont-ils autonomes ?

  • Tous les parents maîtrisent-ils la langue ou possèdent-ils un bagage scolaire suffisant ?


Les devoirs deviennent alors un facteur de renforcement des inégalités scolaires.


Du point de vue des enseignants : comment donner des devoirs ?


S’il doit y avoir des devoirs, ils devraient respecter trois critères :


1. L’autonomie

Les devoirs doivent pouvoir être réalisés seul, facilement. Les parents ne sont pas toujours disponibles, patients, pédagogues ou simplement disposés à gérer des devoirs en soirée. L’enfant ne devrait pas être pénalisé pour cela.


2. La quantité

Après une journée d’apprentissage, une remise au travail n’est pas adaptée. La détente et le lâcher-prise sont plus bénéfiques pour les acquis du jour et ceux du lendemain. La quantité doit être limitée et adaptée à l’âge de l’enfant.


3. La qualité

Exemples de devoirs pertinents :

  • relire une leçon ou un texte

  • réaliser le dessin d’une poésie

  • découper du matériel pour une activité future

  • faire des recherches

  • lire un chapitre d’un livre étudié en classe


Priorité aux besoins essentiels

Qu’il s’agisse des plus petits ou des plus grands, la qualité du lien, les temps de jeu, de lecture, de partage sont à favoriser autant que possible. Ils contribuent au développement :


  • cognitif

  • socio-émotionnel

  • sensoriel et moteur

  • social...


Ce sont des atouts pour la réussite scolaire et personnelle de l’individu en développement qu’est l’enfant.



1. Priorisation

Prenez rendez-vous avec l’enseignant. Il ou elle pourra définir les éléments essentiels. Cela allègera l’enfant et donnera de la souplesse à des attentes, parfois trop importantes, qui peuvent le bloquer.


2. Collaboration

La coopération entre les différents professionnels qui accompagnent l’enfant (enseignants, médicaux et paramédicaux), l’enfant et la famille, est un outil de soutien qui permet l’ajustement et donc un gain en efficacité.

 

3. Le PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé)

Dans le cadre d’enfants présentant des difficultés d’apprentissage, associées ou non à des troubles neuro-développementaux tels que les DYS ou TDAH, ou des profils neuro-atypiques,  il peut être nécessaire de mettre en place un plan d’accompagnement personnalisé. Celui-ci présente la situation de l'élève et les aménagements et adaptations pédagogiques à mettre en œuvre pour répondre à ses besoins spécifiques.


Quelques soient les difficultés, les devoirs ne doivent pas constituer une entrave dans la relation parent-enfant. Si tel est le cas, des professionnels sont là pour vous aider.

 
 
 

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